Engagé pour la sécurité et la pérennité de votre eau potable, le SERPN lance une campagne proactive d’analyses approfondies pour localiser et gérer de manière ciblée les conduites pouvant présenter un risque de présence de Chlorure de Vinyle Monomère (CVM).
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Le chlorure de vinyle monomère (CVM)
Les conduites composant le réseau d’eau potable sont composées de différents matériaux, notamment du PVC. Les conduites en PVC datant d’avant 1980 font actuellement l’objet d’une surveillance particulière, car elles peuvent libérer dans l’eau du chlorure de vinyle monomère (ou CVM), présentant potentiellement un risque pour la santé.
Le Chlorure de vinyle monomère (CVM) est un produit chimique de synthèse. C’est un composé incolore, volatil et inflammable, qui sert à la fabrication du polychlorure de vinyle (PVC).
Le PVC est utilisé dans l’industrie pour la fabrication de nombreux objets, dont les canalisations d’eau potable depuis 1970.
L’origine de la présence de CVM dans l’eau du robinet
Sa présence dans l’eau peut avoir deux origines :
– une contamination de la ressource en eau, via des rejets d’industries du PVC. Le CVM étant volatil, seules les ressources souterraines peuvent potentiellement être concernées.
– la dégradation des canalisations en PVC fabriquées avant 1980* : cette dégradation, lente et progressive, entraîne la migration du CVM dans l’eau qui circule dans ces canalisations conduisant l’eau du robinet.
*Les canalisations en PVC fabriquées depuis 1980 comprennent dans leur processus de fabrication une phase de stripping durant laquelle les CVM résiduels sont extraits. Tous les réseaux d’avant 1980 ne sont pas concernés. Les différentes études réalisées montrent que la migration du CVM dans l’eau est favorisée par certains facteurs, notamment la température de l’eau et son temps de séjour dans la canalisation, la longueur de la canalisation en PVC ancien, ainsi que la teneur en CVM de la conduite.
Cette FAQ a pour but de répondre aux principales questions que vous pouvez vous poser sur les CVM :
leur rôle, leur fonctionnement et ce qu’ils impliquent pour vous en tant qu’abonné.
Elle a été pensée pour vous offrir des réponses claires, rapides et accessibles, afin de lever toute interrogation.
Quelles sont les canalisations concernées ?
Les réseaux d’eau sont constitués d’une partie publique et d’une partie privée en aval des compteurs. Différents matériaux ont été utilisés pour la réalisation des réseaux. L’eau qui parvient à chaque abonné a transité par un linéaire de canalisation qui peut être très long (parfois plusieurs dizaines de kilomètres) et le problème posé ne va concerner que la partie de ce linéaire en polychlorure de vinyle posé avant 1980 qui peut contenir du CVM (cf. question suivante). Seuls les abonnés desservis par une eau ayant stagné longtemps avec ce type de matériau sont susceptibles d’être concernés, de sorte que le problème va concerner essentiellement les abonnés isolés et non les parties agglomérées des communes.
J’ai reçu un mail et/ou courrier pour une recherche CVM dans ma propriété, que dois-je faire ?
La présence de CVM dans l’eau du robinet peut résulter d’une pollution de la ressource en eau, principalement du fait de rejets d’industries du PVC. En cas de dépassement confirmé de la limite de qualité du CVM, la personne responsable de la production ou de la distribution de l’eau doit mettre en place des purges dans les meilleurs délais dans les secteurs du réseau de distribution concernés et avertir l’Agence régionale de Santé (ARS).
Si les mesures mises en œuvre ne permettent pas de corriger la situation, les consommateurs concernés sont alertés et informés des consignes de restriction d’usages à respecter :
› La consommation d’eau en bouteille
› Les solutions alternatives à la consommation d’eau en bouteille : le stockage pendant 8h à température ambiante dans une carafe propre, permet de diminuer de moitié la concentration en CVM.
L’utilisation de l’eau du robinet pour tout autre usage sanitaire (toilette, brossage des dents, lavage des légumes par exemple) est sans risque
Pourquoi retrouve t‘on du CVM dans l’eau ?
Seules les canalisations en PVC posées avant 1980 sont concernées en raison du procédé de fabrication de l’époque.
Cela va dépendre du temps de stagnation de l’eau dans les canalisations, c’est-à-dire, le temps pendant lequel l’eau est en contact avec le PVC.
Seuls les abonnés desservis par une eau ayant stagné longtemps dans les parties de canalisation en PVC sont susceptibles d’être concernés. Ainsi, les agglomérations, les communes ou les lotissements, où l’eau circule constamment, ne sont pas touchées par le problème.
Les CVM vont concerner essentiellement les zones rurales en bout de réseau, où l’eau n’est pas puisée tous les jours.
Quels sont les effets sur la santé ?
L’exposition au CVM à travers une consommation de l’eau du robinet est faible et aucun effet sanitaire certain n’a été établi à ce jour. Le caractère cancérigène du CVM a néanmoins été démontré pour des professionnels respirant des fortes doses de ce gaz. Aussi, par mesure de précaution, il est recommandé de ne pas dépasser la teneur de 0,5 microgramme par litre de CVM dans l’eau du robinet.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter le site du ministère de la Santé.
Le seuil de 0,5 microgramme par litre est dépassé chez moi mais la teneur reste inférieure à 1. Que puis je faire avec mon eau ?
Pour boire : laisser reposer l’eau 8h à température ambiante dans une carafe ouverte (ce qui donne le temps au CVM, qui est un gaz, de s’échapper).
Pour une boisson chaude ou pour faire cuire des aliments : faire bouillir l’eau.
Pour tous les autres usages, vous pouvez continuer à vous servir de l’eau du robinet comme d’habitude : douche et lavage corporel, brossage des dents, arrosage du potager, vaisselle, nettoyage des légumes…
La teneur en CVM est supérieure à 1 microgramme par litre chez moi. Que puis-je faire avec mon eau ?
Pour boire : vous ne pouvez plus boire l’eau directement au robinet. L’utilisation d’eau en bouteille est préconisée.
Pour une boisson chaude ou pour faire cuire des aliments : faire bouillir l’eau.
Pour tous les autres usages, vous pouvez continuer à vous servir de l’eau du robinet comme d’habitude : douche et lavage corporel, brossage des dents, arrosage du potager, vaisselle, nettoyage des légumes…
Que prévoit la règlementation française et européenne en ce qui concerne la présence des CVM dans l’eau du robinet ?
A l’échelle européenne, la directive 98/83/CE de novembre 1998 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine fixe la limite de qualité pour le CVM à 0,5 μg/L mais elle n’oblige pas à mesurer les CVM dans les contrôles de qualité de l’eau.
Toutefois, la France a rendu obligatoire l’analyse du CVM dans le contrôle sanitaire de l’eau dès 2007. La réglementation française est donc plus exigeante que la réglementation européenne.
La France a sensibilisé les autres Etats-Membres à la problématique CVM et a demandé, dans le cadre des groupes de travail, à la Commission Européenne de rendre obligatoire le contrôle du CVM dans l’eau du robinet lors de la révision de la directive 98/83/CE actuellement en cours.
Pourquoi ne pas remplacer immédiatement les canalisations qui posent problème ?
La solution la plus pérenne reste en effet, le remplacement des canalisations. Toutefois, ce chantier, à la charge de la collectivité propriétaire du réseau, nécessite un fort investissement financier et une programmation pluriannuelle au niveau de son budget.
En attente de ce remplacement, des solutions sont mises en place pour répondre aux problèmes éventuels de dépassement de limite CVM.
La purge est souvent la mesure mise en place dans un premier temps pour rétablir une bonne qualité de l’eau. D’autres procédés tels que le tubage, qui consiste à introduire une canalisation de diamètre inférieur dans la canalisation, permettent de supprimer les contacts entre les parois en PVC contenant du CVM et l’eau. Cependant, cette technique n’est utilisable que dans des conditions spécifiques (faible longueur de canalisation, peu de branchements,…). Dans la majorité des cas, il faudra recourir au remplacement des canalisations en PVC incriminées.
Comment fonctionnent les purges ? Sont-elles effectuées même en cas de restriction d’eau en période de sécheresse ?
En cas de présence de CVM avérée dans l’eau, le SERPN doit mettre en place des purges dans les meilleurs délais dans les secteurs du réseau de distribution concernés et avertir l’ARS. Ces purges consistent à renouveler régulièrement une partie de l’eau en plusieurs points du réseau, afin de diminuer le temps de séjour de l’eau dans les canalisations en PVC et réduire significativement la teneur en CVM dans l’eau du robinet. Ces purges sont essentielles à une bonne qualité de l’eau distribuée, et sont donc maintenues, même en cas de restrictions d’eau en période de sécheresse.
Comment savoir si l’eau que je bois à mon domicile est concernée par la problématique CVM ,
En cas de non-conformité avérée de votre eau de consommation, vous serez alerté par le SERPN.
Il y a un prélèvement chez le voisin, pourquoi pas chez moi ?
Pour vérifier la qualité de l’eau, des points de contrôle correspondant aux points considérés les plus à risque de présence de CVM sont sélectionnés (extrémité d’antenne avec temps de contact a priori le plus important). Si les résultats sont conformes, ils apportent des garanties pour toute la zone géographique concernée par cette antenne. C’est le principe du plan d‘échantillonnage mis en place par les collectivités en lien avec l’ARS. Si un contrôle a été effectué chez un de vos voisins, il est n’est donc pas nécessaire de le mener également chez vous.
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